Derrière l'histoire

Si on associe souvent dans l’imaginaire collectif européen l’olivier aux mythes grecs, il faut savoir que l’olivier a aussi eu ses mythes dans d’autres régions du pourtour méditerranéen et à fortiori dans le Nord de l’Afrique.


Aulisua participe de ce fait. Il est une trace de ce passé, un syncrétisme [3] issue de cette civilisation méditerranéenne. En effet, Aulisua est mentionné à plusieurs reprises sur des stèles votives de la Tunisie au Maroc en passant par l’Algérie (notamment dans la région de Tlemcen) [4].


Pourquoi ce choix ? Parce qu’Aulisua est un pan de notre passé et qu’au-delà de sa représentation, il nous reste un sens : « awh » [5] , «protéger», « veiller sur » en tamashaq (langage touareg).


Aulisua par ses qualités semblait très proche des attributs de Saturne, mais aussi de Consus et d’Hercule (Fertilité avec comme symbole agraire les épis de blés, mais aussi force et courage symbolisés par une massue en bois d’olivier et un lion à ses pieds, et souvent un cheval en arrière-plan, symbole par excellence des cavaliers numides).


[3] Divinité indigène qui a fait l’objet d’une interpretatio romana, avec la conservation de l’onomastique indigène. Aulisua a fusionné avec les Dieux romains Hercule et Consus, tout en gardant son nom autochtone.


[4] BRAHMI N. : VOLUBILIS, approche religieuse d’une Maurétanie Tingitane. Soutenance de thèse, 2008. p. 296


[5] G. CAMPS : Encyclopédie berbère d’après Ch. de Foucault 1952, TIII, p. 1 493